Droit du travail

Illettrisme en entreprise, il faut former davantage

Le taux d'illettrisme en entreprise est encore trop important de nos jours. De nombreux salariés souffrent de ce problème.

illettrisme en entreprise

L’illettrisme en entreprise touche de nombreux salariés. Mais comment peut-on lutter contre l’illettrisme ?

En septembre 2021, le journal Les Échos titre son article « l’illettrisme reste un mal profond en entreprise ». Il en ressort que plus d’un million de personnes en emploi souffrent d’illettrisme en France. Que peuvent faire les employeurs ? Doit-on engager les représentants du personnel du CSE (comité social et économique) dans ce combat ? Ce sujet quelque peu tabou soulève de nombreuses questions auxquelles cet article et notre vidéo répondent.

Quelle différence entre illettrisme et analphabétisme ?

La confusion n’est pas permise même si nous la constatons souvent. En effet, par analphabétisme, on désigne une personne qui ne sait ni lire ni écrire. C’est en partie la définition qu’en donne le dictionnaire Larousse. Généralement, cela induit un défaut total d’enseignement des causes d’une absence de scolarisation. Aussi, faute d’avoir été à l’école, la personne est donc analphabète.

À l’inverse, l’illettrisme désigne un public qui ne maîtrise pas totalement les compétences de base bien qu’ayant été scolarisé.

Il s’agit dans le cas présent, de la lecture, de l’écriture et du calcul. L’illettrisme en entreprise touche principalement des primo-arrivants. Cela concerne aussi des salariés sans qualification ou très peu qualifiés.

Quelles sont les causes de l’illettrisme en entreprise ?

Les causes de l’illettrisme sont multiples. Un parcours scolaire chaotique ou pas achevé peut expliquer ce fléau. De nombreuses études s’accordent sur l’existence de plusieurs facteurs concomitants. Il peut s’agir de facteurs internes et de facteurs externes socio-culturels. Par facteur externe, on pointe du doigt la pression familiale qui déconsidère l’école dans le développement personnel d’un individu. Par facteur interne, le développement d’un sentiment de dévalorisation de soi peut en justifier l’une des causes.

Qui est touché par l’illettrisme ?

De nombreux adultes illettrés en France sont issus de l’immigration régulière. Cela explique notamment une faible maîtrise des savoirs élémentaires comme la maîtrise de la lecture constituant le socle de connaissances. Leurs compétences en français sont approximatives. Certaines personnes illettrées le sont devenues à cause d’une scolarisation difficile. Certaines compétences clés leur font donc défaut. Cela constitue un réel handicap tant pour sa vie personnelle que professionnelle.

Quelles sont les conséquences de l’illettrisme ?

L’illettrisme en entreprise limite l’évolution professionnelle de nombreux salariés. Cela affecte négativement leur vie professionnelle et les place dans une situation d’inégalité de chances. Ne pas maîtriser totalement la lecture ou l’écriture peut nuire à son autonomisation. En effet, comment se débrouiller seul pour rédiger un rapport, un courriel ou un courrier ?Comment lire sa fiche de poste, des consignes ou encore un règlement intérieur ? L’illettrisme nourrit de nombreux problèmes de compréhension.

Le salarié se retrouve amputé de toute agilité et limité dans sa capacité à travailler vite et bien.

Comment lutter contre l’illettrisme ?

Pour lutter contre l’illettrisme en entreprise, il faut former davantage les salariés. La formation professionnelle est donc une des réponses. De nombreux organismes de formation vous permettent d’acquérir les notions pour apprendre à lire, à écrire et à compter. Les salariés peuvent recourir à leur compte personnel de formation pour se former en toute autonomie.

Faire intervenir les partenaires sociaux

Les syndicats le savent bien. La difficulté de lecture ou d’écriture pour un salarié limite son insertion professionnelle. Il est possible alors d’engager une négociation pour lutter contre l’illettrisme en entreprise. L’objectif consiste à former les salariés qui le requièrent pour les aider dans leur parcours professionnel. Tout projet professionnel repose sur un référentiel de compétences. Mais cela n’est possible qu’à la condition de maîtriser les savoirs fondamentaux. Faut-il donc s’entendre sur le parcours de formation qui réconciliera les salariés avec ces savoirs élémentaires.

Consulter le CSE sur la politique sociale

Les élus du CSE sont susceptibles de s’intéresser à ce sujet. Leur mission consiste en effet à concourir à l’amélioration des conditions de travail. Par conséquent, il importe de recenser les salariés frappés d’illettrisme. Organiser des permanences d’information, engager des campagnes de sensibilisation sur le sujet en favorise le traitement. Les représentants du personnel doivent clairement démontrer tout l’intérêt de combattre ce fléau. Pour cela, il faut susciter l’adhésion des premiers intéressés en leur indiquant l’importance d’agir ensemble.

Le CSE rend un avis chaque année sur les efforts de formation par l’employeur. Lors de la consultation du CSE sur la politique sociale, la place de la lutte contre l’illettrisme en entreprise sera davantage considérée.

Le CSE peut s’adjoindre les services de professionnels

Détecter les cas d’illettrisme et accompagner des salariés illettrés, cela peut se faire par l’entremise de professionnels à l’image de l’ANLCI (Agence Nationale de Lutte contre l’Illettrisme). Le but étant de favoriser l’accès à un travail. Un salarié peut passer la certification CléA créé par Certif’Pro. Le référentiel s’articule autour de 7 domaines de compétence. On y retrouve la communication en français et les bases de calcul et de raisonnement mathématique. Se former en ligne peut se révéler une bonne option.

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